Les
banques
Au prix ou sont les maisons, difficiles d’éviter l’emprunt
!
Les taux d’intérêt sont élevés en Australie, plus de 6%. Les
locaux estiment que ce sont des taux extrêmement bas, ils ont été habitués aux taux à 2 chiffres.
Une particularité est que les taux fixes sont beaucoup plus
élevés que les taux variables, donc beaucoup plus chers.
Les taux variables sont plus intéressants…mais beaucoup plus
risqués ; ils varient en fonction de la sante de l’économie. Qui sait si les taux, dans deux ou trois ans, ne vont pas dépasser les 10% ?
Pour financer l’achat de leur maison, les australiens empruntent
en moyenne 250,000 dollars (montant beaucoup plus importants a Sydney), et une grande majorité à taux variable.
4 grandes banques se partagent le marché des particuliers :
La Westpac, la Commonwealth, l’ANZ et la NAB.
2 autres, plus petites, ont été rachetées dernièrement par des
grosses. La St George (par Westpac) et la Bankwest (par la Commonwealth).
Les 4
« grandes » offrent globalement les mêmes services, services comparables à ce que l’on connait en France.
Avant de quitter l’hexagone, nous avions ouverts un compte à la
NAB (National Australia Bank) car les taux de change étaient plus compétitifs que les autres.
Nous sommes depuis restés à la NAB car avons toujours été
satisfaits de leurs services.
Apres avoir – enfin – vendu et collecté l’argent de notre maison
en France, nous avons ouvert un autre compte à la Bankwest, les taux de rémunération étaient plus intéressants.
Les banques répercutent habituellement les fluctuations des taux
fixes par la banque centrale. Mais rien ne les empêchent d’augmenter les taux a leur guise ! Les clients qui ont emprunté chez eux doivent donc rembourser plus tous les
mois.
Cela s’est vu en décembre dernier ; la banque centrale
australienne a augmenté les taux directeurs de 0,25%. Dans la demi-journée qui a suivi, 3 banques ont augmente leur taux de base de 0,25% ; la
Westpac, elle, a décidé d’augmenter ses taux de 0.45%. Beaucoup de clients qui ont un crédit à la Westpac sont mécontents mais que voulez-vous qu’ils fassent ? Ils sont pris en otage par les
banques qui disons-le franchement, font ce qu’elles veulent. Tout ce qu’elles risquent, c’est d’attirer moins de nouveaux clients – les nouveaux clients potentiels vont se diriger vers les
banques les plus raisonnables -, les clients existants, eux, n’ont qu’a cracher leur pognon !
Ajoutons que les taux augmentent régulièrement ces derniers
temps (hausse de 1,25% en 7 mois).
C’est aussi pour cette raison que nous avons fait des
concessions sur les critères de notre maison. Comment emprunter des sommes aussi importantes sachant que les taux augmentent et ont toutes les chances d’augmenter encore et que les banques
prennent leurs clients en otage ?
C’est tellement
simple d’acheter une maison
En janvier, nous avons commence à prospecter les banques et les
brokers en toute quiétude. La signature définitive étant prévue à la mi-mars, nous avons le temps…
La Bankwest proposait un taux extrêmement compétitif mais pour
une durée de 2 ans seulement.
La encore, on observe des différences avec le système français.
On peut obtenir un « discount » sur le taux mais pour une durée limitée. Apres cette durée, le taux change considérablement pour un taux beaucoup plus élevé que le taux moyen (les
banques se rattrapent sur le moyen et long terme).
Une astuce consiste à rester pendant une courte durée (2 ans)
dans une banque, de sortir au bout de 2 ans (il y a souvent des frais de sortie) et de refinancer le crédit pour la suite.
Reconnaissez que ce système est nettement plus complique. En
France, on compare les taux (fixes), les frais de dossier et c’est à peu près tout.
Revenons à la Bankwest. Ils nous avaient fourni un
« pré-approval » pour notre prêt ce qui nous a permis de signer un compromis fin décembre. Ce qu’ils n’avaient pas précisé, c’était qu’il était soumis à conditions. La condition
principale étant que je ne sois plus en période d’essai.
Evidemment, leur point de vue se comprend mais ils auraient pu
nous le dire des le départ !
Et puis ici, les périodes d’essai ont beaucoup moins
d’importance qu’en France car on peut se faire virer vite fait sans indemnités.
Ma période d’essai se terminait le 21 Mars, la date de signature
finale pour la maison était le 18 Mars.
J’ai l’intention de respecter les termes de mon contrat de
travail et me vois mal demander une réduction de ma période d’essai.
On s’est dit « Bon, on va essayer de décaler d’une dizaine
de jours la date de signature finale », cela résoudra le problème.
Et c’est la qu’intervient Chris, notre « sollicitor ».
« Sollicitor », pour simplifier, disons que c’est notre notaire.
Chris n’est pas son vrai nom, je l’ai changé pour éviter tout
souci !
Ah, Chris, un vrai roman !
Au lieu de nous aider à franchir les obstacles, il nous prépare
au pire !
Il nous dit « Si le vendeur ne veut pas décaler, cela va
vous couter quelques milliers de dollars ».
Il revient vers nous quelques jours plus tard nous expliquant
que les vendeurs veulent garder cette date car ils achètent une autre maison le même jour.
Nous consultons les autres banques avec lesquelles nous sommes
en contact qui nous disent elles aussi qu’elles veulent que ma période d’essai soit terminée pour nous accorder un prêt.
On ne se rend pas compte, mais toutes ces démarches et
pourparlers ont pris du temps et voila que l’on se retrouve a la mi-février.
Chris, qui est toujours très encourageant, nous dit :
« dans le pire des cas, la vente est annulée, vous devrez verser un dédommagement aux vendeurs, vous perdrez $90,000 ».
Depuis quelques jours, Agnès passe des nuits blanches avec ces
informations particulièrement positives.
Pour ma part, je suis serein. Ne me demandez pas pourquoi, sans
doute ne vois-je rien d’insurmontable.
Et puis la vie sans problème à résoudre serait ennuyeuse
non ?
Les banques continuent de nous demander des papiers les plus varies (et très différents selon les banques). On nous demande
le titre de propriété de notre maison en France, mon précédant contrat de travail (signe en 2001 en France), des fiches de paye ainsi que des relevés de banque de France.
Nous avions bien entendu mis tous ces papiers dans nos bagages
avant de faire le grand saut (celui au fond de la classe qui fait allusion au « grand sot » : « Dehors !!! ») et sont
soigneusement rangés dans des pochettes plastifiées.
Je scanne quotidiennement ces documents (de mon travail) et
abreuve les banques avec.
Bon les enfants, que fait-on avec ma période
d’essai ?
Je vais voir mon boss et lui explique ma situation. Deux jours
plus tard, j’ai ma lettre indiquant que je suis confirmé dans mon poste.
Vous voyez qu’il ne fallait pas trop
s’inquiéter !
J’envoie ce précieux document aux banques et nous préparons à
signer le contrat de prêt. Nous sommes le 25 février, le timing est bon, si on signe la première semaine de Mars, cela laissera 2 semaines à la
banque pour finaliser le package final d’accord de prêt.
Un des brokers a déjà transmis à une banque le dossier de
demande d’allocation qui doit être versée par le gouvernement (allocation de 10,500 dollars). Pourtant on ne lui rien demandé.
Peut-on passer par une banque pour cette allocation et passer
par une autre banque pour le prêt ?
Peut-on annuler cette demande et faire tout (prêt + allocation)
auprès de la même banque ?
Va-t-on connaitre des problèmes de délais (et donc de
financement pour le jour de la signature) pour cette allocation si ca passe par une autre banque ?
Agnès a entendu que si on demandait l’allocation par 2 biais
différents, le gouvernement annulait tout et n’accordait pas d’aide.
Cet épisode m’inquiète quelque peu surtout que personne n’a
jamais vu ca auparavant et que tout le monde y va de son hypothèse.
Nous contactons Chris le moins possible car, comme toujours, il
nous dit que nous sommes dans de sales draps. Pourquoi fait-il ce métier la, il devrait faire autre chose. Peut-être juriste en entreprise, mais en tout cas pas aider les gens à acheter leur
maison.
Alors que Agnès continue de se ronger les ongles jusqu’au sang,
nous recevons le 5 mars le contrat de prêt de la Bankwest avec son taux avantageux – pour 2 ans.
En le lisant, je remarque différents points qui ne me plaisent
pas :
Le premier est qu’on ne voit pas comment on peut sortir de ce
contrat au bout de 2 ans ; on se doute que ce n’est pas facile sinon tout le monde sortirait au bout de 2 ans mais ici, même dans les lignes écrites en tout petit, rien.
Le deuxième est qu’ils nous ont collé des frais pour une
assurance perte d’emploi qui revient à $3,000 et que nous n’avons pas demandée.
(To be followed)